• Nouveaux capteurs en vue chez Sony et Panasonic


    Panasonic capteur organique

    Panasonic annonce officiellement un capteur organique 8K opérationnel

    Panasonic avait annoncé en 2013 des recherches sur un capteur organique qu’il devait explorer en partenariat avec Fuji mais l’annonce de Panasonic ne parle pas de Fuji. Ce capteur Panasonic organique (non 8K à l’époque) était sensé sortir en 2015 mais ce n’est que cette année que ce capteur a été finalisé. Panasonic annonce donc un capteur de nouvelle génération alliant silicium et film organique. Un exploit qui permettra au caméras de se débarrasser du rolling-shutter et d’exploser les limites actuelles en sensibilité et d’augmenter largement la plage dynamique.

    Il s’agit là d’un capteur CMOS de 36 Mpix (8K donc) à 60 images par seconde sur lequel Panasonic a intégré non pas des photosites traditionnels mais un film organique sensible à la lumière.


    capteur_pana_organique


    Un petit shéma peut-être plus facile à comprendre (et en français) de la présentation par Panasonic de son futur capteur en 2013 :


    schema d'un capteur organique


    C’est une avancée technologique majeure car un film organique offre de gros avantages notamment en vidéo. D’abord, sa nature organique le rend hyper rapide à recevoir et faire transiter les données, ce qui lui permet d’agir comme un obturateur global (global shutter), une performance qui élimine l’effet de déformations des verticales appelé rolling shutter propre aux CMOS classiques et surtout observables en vidéo, cet effet se caractérise par une distorsion marquée lors de mouvements rapides de l’opérateur ou du sujet. :


    capteur_pana_organique_comparaison


    L’autre force du capteur, c’est sa plage dynamique, c’est-à-dire sa capacité à voir dans les hautes et basses lumières en même temps, une plage dynamique estimée à 14 diaph. Le film organique encaisse très bien les photons (niveau de saturation de 450k e- par « photosite ») et sa sensibilité peut être modulée de manière ultra fine en faisant varier le voltage.

    Panasonic a également mis au point un suppresseur de bruit permettant de fonctionner à des vitesses plus élevées que les précédentes tentatives. Le capteur dispose également de deux différents modes, l’un pour la haute sensibilité et l’autre pour la saturation élevée, ce qui permet au capteur de capturer une plage dynamique plus large en une seule fois, par rapport aux capteurs traditionnels à base de silicium. Le capteur incorpore également un filtre de densité neutre électronique en ajustant cette tension, ce qui signifie que les photographes n’auront plus à transporter des filtres ND.

    Panasonic annonce aussi avoir mis des solutions en place pour protéger cette partie organique, réputée comme fragile.

    Pour le moment Panasonic parle d’intégrer ce nouveau capteur dans des caméras professionnelles, des caméras de surveillance, ou automobiles, mais ne parle pas d’appareils photo.

    La sortie de ce capteur n’est en principe pas prévue avant 2020, il faudra patienter.


    Et Sony

    Sony a déposé trois brevets dont deux me semblent intéressants.

    A Capteur organique

    Brevet de Sony publié décrivant un capteur organique aux deux caractéristiques intéressantes :

    1) C’est une sorte de capteur semblable à Foveon avec des pixels RVB empilés verticalement. Cela permet à chaque pixel de capturer les informations en couleur. Dans le même temps, les pixels peuvent être plus grands par rapport à un capteur RGB classique.

    2) Le capteur utilise des matériaux organiques.

    Le capteur RVB classique devient de plus en plus « stressé » par la réduction de la taille des pixels. Ce type de nouveau capteur breveté est une solution pour obtenir une résolution et une fidélité des couleurs beaucoup plus élevées.


    Sony_capteur organique


    On y voit en particulier une couche de pentacène, un semi-conducteur organique sensible dans le visible et le proche UV. Sony n’est pas la seule entreprise à explorer les possibilités de matériaux organiques puisque Panasonic va sortie le sien aussi comme nous l’avons vu plus haut. En effet, l’ajout d’une couche organique pourrait permettre de rapprocher le rendu image de celui de la pellicule argentique avec notamment une meilleure dynamique dans les hautes lumières. L’entreprise Invisage a réalisé une comparaison vidéo pour mettre en évidence les avantages de ce type de technologie.


    Cette technologie utilise une couche organique de conversion photo-électrique avec un haut coefficient d’absorption au lieu de photodiodes en silicone. Cela permet à la section qui reçoit la lumière et au capteur d’atteindre des performances bien supérieures à ce que les capteurs habituels permettent. Elle agit surtout sur l’augmentation de la plage dynamique, tout en améliorant la sensibilité du capteur. Cela permet de prévenir les zones surexposées, tout en permettant aux zones plus sombres de garder des textures riches et des couleurs vives. De plus, ce type d’approche minimise le bruit numérique lors de l’utilisation de hautes sensibilités.


    Contrairement à un capteur CMOS traditionnel, un capteur organique a une couche pour un film photoconducteur qui capture la lumière, et une couche séparée de circuit pour stocker les charges créées lorsque la lumière frappe le capteur. Ce changement permet aux capteurs de capturer une gamme plus large de lumière et de couleurs plus profondes. Avec cette conception différente, le boîtier peut contrôler la sensibilité du capteur organique en ajustant la tension envoyée au capteur.


    B Brevet pour un capteur Sony à détection de la polarisation de la lumière

    Autre brevet pour capteur Sony à détection de la polarisation de la lumière
    Sony a mis sur le marché un capteur permettant la détection de la polarisation de la lumière. Destiné aux systèmes industriels, le capteur a été utilisé dans un produit de l’entreprise canadienne Lucid Vision Labs. En lieu et place d’une matrice de Bayer standard (avec des filtres colorés), Sony a placé une matrice de polarisation linéaire (0°, 45°, 90°, 135°) pour permettre une estimation de l’orientation de la polarisation de la lumière. La détection de la polarisation a un intérêt dans le contrôle qualité : les matériaux, en particulier polymères, présentent des variations locales de polarisation en cas de choc ou de forte contrainte mécanique. La commercialisation de ce type de capteur à destination du grand public paraît cependant improbable.


    sony-capteur_polarisation


    Avec les brevets, on ne sait jamais combien de temps on va devoir attendre pour voir ce genre de capteurs sur les appareils Sony fabriqués en série. Pourtant, ce qui est inhabituel avec les brevets de Sony, c’est qu’ils ont effectivement partagé certaines photos du capteur organique ce mois-ci.


    Troisième brevet chez Sony :

    Un capteur CMOS rétro-éclairé avec « Global Shutter »

    sony_capteur_global_shutter_2018

    Sony venait d’annoncer quelques heures avant Panasonic avoir réussi à développer un capteur CMOS rétro-éclairé avec « Global Shutter », ce qui est particulièrement intéressant dans le domaine de la vidéo. Si on ne peut exclure un hasard du calendrier, ces deux annonces, bien qu’apparemment différentes concernent le même type de progrès apportés aux capteurs de nos prochains appareils.

    Pour le moment le capteur annoncé par Sony n’est que de 1,46 mégapixel mais on connait Sony et ses ingénieurs… ;-)

    sony_capteur_global_shutter


    Ce capteur empilé rétro-éclairé peut lire chaque pixel simultanément pour au final obtenir un obturateur global (BSIGS). Bien que l’entreprise nipponne ait créé un tel type de capteur de seulement 1,46 million de pixels, cette technologie naissante a un potentiel important.

    Le capteur est capable de lire instantanément chaque pixel, car chaque pixel a son propre convertisseur analogique-numérique (ADC) imbriqué dans une «puce inférieure», qui est empilée sous une «puce supérieure» contenant les pixels photosensibles. Cela permet à tous les pixels exposés d’être lus simultanément, plutôt que séquentiellement, rangée par rangée, comme c’est le cas avec les capteurs CMOS traditionnels contenants beaucoup moins de «colonnes parallèles».



    Et Fuji alors ?

    Il y a un an, Fujifilm expliquait que ses équipes de recherche et développement continuaient de travailler sur un capteur organique.


    Vive la concurrence qui va apporter d’importants progrès en termes de plage dynamique, de photographie et vidéo en basse-lumière, ainsi que la disparition de l’effet “Rolling shutter” dans les vidéos.


  • Scores DXO pour les hybrides

    dxo_comparaison_hybrides


    Plus le score est élevé meilleur est le résultat.

    Vous allez me dire : Il n’y a pas Fujifilm, ne croyez pas que ce soit volontaire, la raison en est simple DXO ne passe pas les appareils photos Fujifilm à la moulinette, Pourquoi ?…

    Tout simplement parce que les capteurs Fuji X-Trans CMOS diffèrent des capteurs Bayer traditionnels.


    Bayer-classique-a-gauche-et-X-Trans-a-droite

    Un tableau Bayer classique (à gauche) et un tableau X-Trans (à droite)


    DXO explique la difficulté du problème : « C’est un peu technique, mais voici le problème principal: le fichier X-Trans ne supporte pas le même mappage de pixels Bayer. Cela signifie que nous devrons développer un lecteur spécifique pour lire ces fichiers bruts spécifiques, puis appliquer de nombreux changements sur notre protocole de mesure ».


    D’autres choses entrent aussi en ligne de compte comme par exemple l’ergonomie des boîtiers, la qualité et la rapidité de l’autofocus, le poids et l’encombrement, le prix, certains boîtiers sont très accessibles, d’autres beaucoup moins, etc.

    Pour la plupart vous retrouverez des articles dédiés à chacun de ces appareils en cliquant en haut du blog sur « Sommaire matériel ».


  • La folie des pixels, Sony 101 millions de pixels

    capteur_101mpxls_2016


    Ceci est la photo du nouveau capteur Sony.

    Sony a conquis le monde du format moyen avec son nouveau capteur moyen au format CMOS. Le plus grand capteur est un nouveau capteur 54 x 40mm de 101 mégapixels qui est aussi un appelé à être un véritable Full Frame Moyen format. Contrairement à celui utilisé par le Hasselblad X1D et Fuji GFX qui utilisent un capteur plus petit de 44 x 33mm.

    Le nouveau capteur Sony a une surface 2.5 plus grande qu’un capteur Full Frame 24 x 36. Et la question est … y a-t-il vraiment une différence ?

    Eh bien à la fois Dpreview et Imaging Resource ont affiché un premier examen du Phase One IQ3 retour avec le capteur Sony 101MP. Et voilà ce qu’ils disent :


    Dpreview écrit que la performance est « sensationnelle » :

    La quantité de détails qu’il peut capturer est étonnante, mais ce que j’apprécié le plus est la qualité 3D que tant de pixels dédiés à une transition tonale peut créer.

    Un des plus grands éléments est la plage dynamique ce qui permet des ombres plus profondes et des hautes lumières plus brillantes à enregistrer dans un cadre unique et rendues visibles (via tonemapping) dans le logiciel Capture One.

    La nécessité d’un filtre à densité neutre graduée avec cet appareil est considérablement réduit, et il est en fait assez difficile d’obtenir une mauvaise exposition.


    Imaging Resource écrit : « la performance est « magnifique »:

    Cet appareil photo peut capturer des images incroyablement détaillées! Les images sont incroyables.

    Je suis en mesure de récupérer des tonnes de détails dans les hautes lumières, si jamais je me suis retrouvé avec des zones surexposées. À l’autre extrémité, je pouvais également travailler les ombres pour révéler beaucoup de détails sans introduire beaucoup de bruit perceptible.

    Il est intéressant de noter que les deux sites mentionnent que le tir à main levée est un défi principalement causé par le grand mouvement du miroir. Je veux voir sur le marché un appareil photo appareil hybride avec un tel capteur. Pourquoi ne le faites-vous pas Sony ? :)

    Je reprends la main, un hybride avec un tel capteur ? Pour qui ? Pour quoi ? et on perdrait l’avantage premier des hybrides lors de leurs sorties : la compacité !

    Bien sûr plus le capteur est grand plus il est possible d’obtenir des détails, mais que ferions-nous de plus de 100 millions de pixels, on ne tire pas tous les jours des affiches de 3 mètres sur 4 ! Alors pour 99,9% des photographes un tel capteur ne ferait que d’encombrer nos disques durs, sans compter la puissante de l’ordinateur qu’il faut pour traiter des images de cette taille !

    Alors si on peut saluer les performances de Sony et la qualité de ces ingénieurs, dans le monde réel où la plupart des personnes ne dépassent pas les tirages A3 voire A2 je ne vois aucun intérêt à ce capteur.

    Et dire que la plupart des gens ne font plus de tirages et où la plupart des photos finissent sur le web ou vus sur un téléviseur au maximum en taille 4K 4 096 × 1 716 soit 7 millions de pixels) c’est un peu une aberration.

    Ceci n’est bien sûr que mon avis mais cette course aux méga pixels fait un peu peur, des millions de pixels inutiles qui nous obligeront encore une fois à remplacer notre chaîne graphique à moins de ne plus vouloir suivre les progrès et y laisser des milliers d’euros.

    Si ça continue comme ça on va bientôt voir arriver un capteur 6 x 6 cm… de combien de millions de pixels ?


  • Taille de capteurs et coefficients multiplicateurs

    capteur_50mp


    La taille des capteurs revient sans cesse dans les tests et les comparatifs. Full Frame ou plein format, APS-C, micro 4/3, 1 pouce… Difficile parfois de s’y retrouver. Que veulent dire tous ces termes, et que se cache-t-il donc derrière cette notion de taille de capteur ?

    Il est admis que plus un capteur est grand, et plus la qualité de l’image sera élevée. Reste à pouvoir se retrouver dans l’univers des mesures des capteurs photos.

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