
Un zoom à large plage focale pour tout faire, voilà un article qui devrait intéresser nombre d’entre vous.
Il y a plusieurs fois où l’on râle, même si on sait que les objectifs fixes sont meilleurs, qu’un zoom large plage focale ne sera jamais aussi bon que deux zooms à plage focale moyenne, il y a des moments où l’on voudrait bien un zoom polyvalent qui permet des photos aussi bien en grand angle qu’en télé !
Quand on vient d’un compact ultrazoom on y a prit goût, quand on part en voyage et que l’on a pas envie de s’encombrer d’une kyrielle d’objectifs, quand on doit shooter dans des endroits où le changement d’objectif devient dangereux : entrée de poussières ou sable par exemple, l’idéal sera un zoom à large plage focale, alors qu’en est-il de leurs qualités et de leurs défauts ?
Quel est le meilleur, que peut-on en attendre ?
Note : Les objectifs présentés ici ne conviennent pas aux boitiers full frame 24×36.
Commençons par les hybrides :
Sony NEX
Pour les Sony Nex,

Pas de choix si l’on veut garder l’autofocus il faudra se fendre de près de 780 euros pour le 18-200mm f/3.5-6.3 équivalent 27-300mm stabilisé. Un objectif en opposition avec la compacité du boitier mais de bonne qualité sans passer dans l’excellence.
17 lentilles en 12 groupes dont 4 lentilles asphériques et un verre ED.
Diaphragme : 7 lamelles arrondies.
Stabilisation : oui
Distance minimale de mise au point : 30 cm en grand angle, 50 cm au télé.
Diamètre de filtre : 67 mm.
Dimensions : 75.5 x 99mm.
Poids : 524 grammes
Livré avec paresoleil.
Un objectif de belle construction avec un fût métallique dont une partie en alliage d’aluminium.
Déployé il est d’une longueur conséquente qui ne passera pas inaperçue. Le 18-200 mm qui mesure 10 cm de long en grand-angle passe à pratiquement 18 cm à fond de télé et 22 cm avec le paresoleil.
Il est possible de bloquer l’optique en mode grand-angle pour éviter que le zoom ne s’allonge lorsque l’appareil est porté autour du cou.
Le 18-200 quand il est déployé à fond de zoom :

L’objectif est à son meilleur potentiel entre 35 et 80 mm et classiquement à l’ouverture de F/8.
Le moteur d’autofocus est très silencieux et rapide. La distorsion en barrillet est assez visible à 18mm mais comme sur ce type de zoom. Le vignetage est plutôt bien maitrisé.
Pour les PANASONIC G :

Le zoom 14-140mm F/4-5.8 (équivalent 28-280), excellente qualité, de plus il a été étudié pour la vidéo, il est donc ultra silencieux. Un excellent achat si on veut bien se fendre de 740 €.
- 17 éléments dans 13 groupes, quatre lentilles asphériques et deux lentilles ED.
- Diaphragme : 7 lamelles arrondies
- Ouverture maximale : F/4.0 (grand angle) – F/5.6 (Télé)
- Ouverture minimale : F/22
- Distance focale la plus courte : 50 cm en grand angle et 1.64m en télé max.
- Stabilisation optique : oui
- Diamètre du filtre : 62 mm
- Dimensions : diamètre 70 mm, longueur : 84 mm.
- Poids : Environ 460 grammes.
Le meilleur au niveau de la gestion de la distorsion au grand angle. Cette optique est réservée aux appareils équipés de capteurs micro 4/3 Panasonic ou Olympus. En qualité optique il est en dessous du zoom 14-45 ce qui est logique vu la plage focale. On regrette l’ouverture de f/4 pas vraiment lumineuse et qui monte vite à f/5.6 dès qu’on zoome un peu. C’est le plus compact de ceux présentés ici. On note de temps en temps la présence de franges pourpres aux deux extrémités du zoom mais sans qu’elles soient très importantes. Comme les autres ce zoom donne le meilleur de lui même à F/8 et aux focales intermédiaires. Aux deux extrémités du zoom les bords de l’images sont un peu mous. L’autofocus est un modèle du genre en rapidité pour une optique de ce type.
Chez Canon et chez Nikon leurs 18-200 (équivalent 29-320 pour Canon et 27-300 pour Nikon) donnent des résultats à peu près équivalents. Sans être haut de gamme ils donnent des résultats très corrects dans les plages moyennes, au grand angle on note une assez forte distorsion mais que l’on retrouve avec la plupart de ces optiques à long range. Il faut quand même le savoir, il faudra donc corriger la distorsion en post-traitement. Il peut aussi y avoir un peu de vignettage aux extrémités du zoom.
CANON

CANON 18-200mm f/3.5-5.6 IS EF-S (équivalent 29-320mm)
16 éléments en 12 groupes incluant 2 verres UD et 2 asphériques
Diaphragme : 6 lamelles.
Distance minimum de mise au point : 45 cm en gand angle.
Stabilisation : oui, compensation = 4 valeurs avec détection automatique de mouvement panoramique.
Diamètre de filtre : 72 mm
Dimensions : 78.6 x 102 mm
Poids : 595 grammes.
Fourni avec bouchons d’objectif, (paresoleil EW-78 D en option).
Compatibilité avec tubes allonge EF 12 II et EF 25 II (uniquement à 200 mm).
Verrouillage de sécurité de la bague de zooming pour le pransport bien utile si vous ne voulez pas que le zoom s’allonge tout seul par le poids lorsque vous portez l’appareil autour du cou pendant vos promenades.
Exclusivement pour boitiers Canon.
Prix : 460 euros.
Le vignettage est présent en grand angle à pleine ouverture à f/3.5 il vaudra mieux fermer d’un ou deux crans.
La distorsion typique de cette gamme de zoom (en barillet à 18mm) est présente mais plutôt bien contrôlée.
Le piqué est très bon à toutes les focales mais mous sur les bords à 18 mm à pleine ouverture. La situation s’améliore dès 24 mm pour devenir vraiment très bonne à 50 mm même à pleine ouverture. A partir de 100mm c’est le contraire la qualité décroit à pleine ouverture sur les bords et dans les angles. les aberrations chromatiques sont celles que l’on trouve sur ce type de zoom.
NIKON

NIKON 18-200mm f/3.5-5.6 AF-S DX ED VR II (équivalent 27-300mm)
16 éléments en 12 groupes incluant 2 verres UD et 3 lentilles asphériques
Distance minimum de mise au point : 50 cm à toutes les focales.
Stabilisation : oui
Diamètre de filtre : 72 mm
Dimensions : 77 x 96.5
Poids : 560 grammes.
Fourni avec bouchons d’objectif, étui et paresoleil.
Exclusivement pour boitiers Nikon.
Détection automatique par le stabilisateur du sens du mouvement lors de photos en « filé ».
Un excellent zoom et malgré la distorsion en grand angle une optique souvent employée par les reporters.
A part le sport rapide et la photo d’action en faible lumière, il fait face avec beaucoup d’efficacité à la plupart des sujets. Il ne tirera pas toute la quintessence d’un Nikon D7000 mais reste un très bon objectif pour la plupart des situations. Le piqué reste entre le très bon et l’excellent à toutes les ouvertures avec une meilleure qualité encore entre f/5.6 et F/11 au grand angle à 18mm. Il est bon de le souligner. Entre 24 et 35 mm le piqué est nettement moins bons sur les bords aux grandes ouverture, il vaudra mieux l’utiliser à f/8 ou f/11 à ces focales pour du paysage, en reportage le piqué est excellent au centre à F/5.6. Aux focales intermédiaires de 50 à 100 mm l’objectif est très bon dès 5.6 et excellent à f/8 et f/11. A 50mm l’objectif est excellent du centre aux bords de la pleine ouverture à f/11. A partir de 135 mm il vaudra mieux l’utiliser entre f/8 et f/11. A fond de télé les angles sont à la traîne mais comme sur tous ces objectifs avec de telles focales. Le piqué est toujours excellent au centre sur tout la plage de focale. Le reproche : une tendance aux aberrations chromatiques. Sans être vraiment importantes elles devront être corrigées pour des tirages supérieurs au A4.
Prix : 650 € pour le Nikon.
SIGMA et TAMRON
Chez Sigma et chez Tamron le choix est plus large. Vous pouvez opter soit pour des 18-200mm soit pour des 18-250 ou encore 18-270mm.
SIGMA

SIGMA 18-200 mm F3.5-6.3 DC OS
18 éléments en 13 groupes
Diaphragme : 7 lamelles.
Distance minimum de mise au point : 45 cm en gand angle.
Stabilisation : oui
Diamètre de filtre : 72 mm
Dimensions : 79 x 100 mm
Poids : 827 grammes.
Fourni avec bouchons d’objectif et paresoleil.
Disponible en monture : Canon, Nikon, Sigma, en version stabilisées et en Pentax et Sony en version non stabilisée (les Pentax sont stabilisés par la capteur) sous le nom SIGMA 18-200 mm F3.5-6.3 DC.
Prix : environ 350 euros en version stabilisées et environ 198 € en version Pentax et Sony.
La construction est bonne, la distorsion en barillet en grand angle est dans la moyenne de ces ultra zooms le vignetage très présent à 18 mm en ouverture f/3.5 et à fond de télé à f/6.3 est très bien contrôlé aux autres ouvertures et plages focales. La résolution est étonamment très bonne à 18 mm même sur les bords
Sigma propose un 18-200 et un 18-250, l’avantage est que l’on peut opter pour cet objectif en monture Pentax par exemple quand on a un Pentax qui ne propose plus cette gamme de zoom. Le 18-250 est meilleur que le 18-200. De manière très étonnante à 35 mm si le centre montre un piqué exceptionnel, sur les bords ça devient lamentable à f/4 et f/5.6, il faudra donc l’utiliser à f/8 à cette focale. A 50 mm on retrouve toute la qualité de ce zoom, ouf
Comme pour les autres à partir de 100 mm la qualité rebaisse progressivement, la qualité restant très bonne au centre mais les bords filent peu à peu en montant en focale., l’objectif donnera alors le meilleur de lui-même à F/11. De façon toujours étonnante à 200 mm l’optique est meilleure qu’à 150 mm. La qualité des flous d’arrière plan n’est pas le point fort de l’optique.
Même si elles sont parfois présentes les aberrations chromatiques sont mieux gérées que chez ses concurrents.

SIGMA 18-250 mm F 3.5-6.3 DC OS HSM
18 éléments en 14 groupes
Diaphragme : 7 lamelles.
Distance minimum de mise au point : 45 cm en gand angle.
Stabilisation : oui
Diamètre de filtre : 72 mm
Dimensions : 79 x 101 mm
Poids : 630 grammes.
Fourni avec bouchons d’objectif et paresoleil.
Disponible en montures : Sigma, Nikon, Canon, Sony, Pentax.
Prix : environ 460 euros. (Toutes les versions quelques soient la monture sont stabilisées donc le prix ne change pas pour ce modèle).
TAMRON
Tamron propose aussi un 18-270mm f/3.5-6.3 Di II VC LD Asphérique[IF] remplacé maintenant par le Tamron AF 18 270mm f/3.5 6.3 Di II VC PZD. Comme pour le Sigma on peut de choisir en différentes montures pour des marques de boitiers ne proposant pas un zoom de cette catégorie en monture de la marque. Les objectifs Di II sont exclusivement conçus pour les boîtiers reflex numériques à capteur APS-C.

Le nouveau Tamron AF 18 270mm f/3.5 6.3 Di II VC PZD est à un prix très attractif. Je vous en avais fait une petite présentation que vous pouvez retrouver dans la liste des objectifs (onglet « Sommaire Matériel » au dessus des articles). Pesant 450g, d’une longueur de 88mm (de la bague de montage à l’extrémité de l’objectif), et d’un diamètre de 74,4mm avec un filtre d’un diamètre de 62mm, c’est un objectif compact et facile à transporter. Mise au point automatique très rapide et silencieuse dans un objectif compact grâce à la nouvelle technologie d’autofocus PZD (moteur piézo) intégrée de Tamron. Cet objectif a une mise au point minimale de 0,49m sur toute la longueur focale
TAMRON 18-270mm 3.5-6.3 Di II VC PZD (équivalent 28-419mm et équivalent 29-432 monté sur un Canon APS-C)
16 éléments en 13 groupes
Diaphragme : 7 lamelles.
Distance minimum de mise au point : 49 cm en gand angle.
Stabilisation : oui
Diamètre de filtre : 62 mm
Dimensions : 74.4 x 96.4 mm
Poids : 450 grammes.
Disponible en montures Canon, Nikon et Sony, la monture Sony n’est pas équipée du système de stabilisation d’image VC, car l’ensemble des reflex numérique Sony sont déjà munis d’un stabilisateur d’image par le capteur. Par conséquent, la référence de l’objectif 18-270mm F / 3,5-6,3 Di II PZD en monture Sony ne comprend pas la description VC.
Référence paresoleil : DA18
Prix : environ 590 euros.
C’est le zoom pour réflex qui couvre la plus large plage focale du monde. Il est plus léger, plus compact et possède un moteur d’autofocus plus rapide et moins bruyant que le précedent modèle. Disponible en monture Nikon, Canon et Sony. D’après les premiers utilisateurs l’autofocus qui avait le défaut d’être lent et d’avoir tendance à patiner sur le précédent modèle a été largement amélioré par le nouveau moteur avec un gain de 50% en rapidité. La stabilisation a également été revue et améliorée.
La bague de zoom est aussi plus fluide. D’après un utilisateur la stabilisation serait meilleure que celle du zoom Nikon. L’objectif venant de sortir on a pas encore beaucoup de retours mais les propriétaires de cette optique en semblent ravis.
Un des ces propritétaires en est même vraiment très très content (sur un Nikon D7000) :
« Le zoom côté mécanique : Il est très souple à manœuvrer
L’autofocus est extrêmement silencieux et rapide
Le zoom côté photo : Le piqué des couleurs est fabuleux, je vais devoir revoir à la baisse d’un cran mes réglages
Pratiquement pas de rejet d’autofocus
L’amplitude en fait un outil fantastique »
Bien sûr on peut quand même noter un peu de vignettage et parfois des aberrations chromatiques mais il semblerait que ce soit vraiment le meilleur des objectifs cités ci dessus. Le piqué est vraiment d’excellent niveau même à fond de télé qui est utilisable à main levée sans problème. La distorsion au grand angle semble de plus mieux contrôlée.
A part le fait que tous ces objectifs demandent tout de même une certaine luminosité pour donner de bonnes images, si je devais en choisir un c’est celui-ci que je prendrai… à condition de ne pas avoir un boitier Pentax, car Tamron a décidé de ne pas le sortir en montrue Pentax. Dommage.
Les défauts de ce type de zoom à large plage focale :
- Une distorsion souvent importante en grand angle. Les droites près des bords ayant une facheuse tendance à se transformer plus ou moins en courbes.
- En bout de télé et au grand angle des photos qui sont bien piquées au centre mais qui filent vers le flou sur les bords.
- Autre inconvénient : L’ouverture qui ferme rapidement à f/4 ou f/5.6 quand on monte en focale il est donc plus difficile pour les portraits par exemple d’avoir de beaux fonds flous. D’autre part en intérieur ou en faible luminosité à l’extérieur cela oblige à monter en sensibilité par rapport à un objectif fixe qui permettrait d’ouvrir à f/2.8.
Rien ne vaut un fixe. Ce sont avant tout des zooms pour assurer la polyvalence. Il est impossible de fabriquer un zoom pour un réflex d’une telle plage de focale qui soit excellent sur toute la plage de focale.
- Une qualité photo inférieure à celle que l’on obtiendrait avec plusieurs objectifs haut de gamme.
- Souvent on est en présence d’aberrations chromatiques plus ou moins marquées aux extrémités du zoom en cas de forts contrastes.
Les avantages :
- un seul objectif pour couvrir un maximum de situations
- Donc logiquement un poids moindre à porter et un encombrement réduit par rapport au boitier plus deux ou trois objectifs pour couvrir toutes les plages focales.
- Un prix de revient bien inférieur que l’achat de plusieurs objectifs en dehors d’une vente en kit bi-objectif.
- Une réactivité accrue du photographe qui n’a pas besoin de changer d’optique entre le paysage et un détail.
- Moins de poussières qui risquent d’entrer sur le capteur du fait que l’on change moins souvent d’objectif.
La plupart de ces zooms offrent maintenant une qualité d’image très correcte. Il faut bien sûr faire des concessions mais il est vraiment très agréable de se promener tranquilement avec un seul objectif qui sera capable de tout saisir quand on a pas envie de s’embêter à changer d’objectifs souvent ni de se charger comme une bête de somme.

Les Canon, Tamron et Sigma déployés au maximum.